Les tablettes nous apportent, d’autre part, une témoignage précieux sur la condition des femmes. Sans doute voyons-nous que leur raison d’être essentielle est d’avoir des enfants, et le métier qui figure dans la dot des plus riches d’entre elles en dit assez long sur les tâches qui les attendent. Mais nous les voyons étroitement associées à leur mari, voire à leur beau-père, dans la vente ou l’achat des terres. Les veuves tiennent le rôle de chef de famille, telles Adeudata (dans les tablettes XI et XVIII), Sidinna (tablette XV), Fotta (tablette XXIV), Preiecta (Tablette XXVI), et disposent de leurs biens propres et de ceux de leur enfants. Cette condition de la femme ne paraît guère dans la tradition berbère antique, pour autant qu’on en puisse juger et peut-être là encore n’est-il pas interdit de percevoir les marques de la civilisation romaine.
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Service des Antiquités – Mission archéologique. Tablettes Albertini : Actes privé de l’époque vandale (fin du Ve siècle). Alger : Arts et métiers graphiques, 1952.
La photo est de moi je l’ai prise au musée des Antiquités d’Alger où sont conservées les tablettes