Description de l’état d’insurrection quasi permanant en Kabylie lors de la « Rihla » d’Al Warthilani en 1766.
« Le pays, écrit Al Warthilani, est sans maître…, les populations sont en révolte contre Dieu, son prophète et ses lois…, la guerre entre musulmans est très fréquente en notre pays…, un clan de la région de Sidi Bahloul* vient d’incendier les vergers et les habitations d’un autre clan et de lui tuer trente hommes. Les descendants du Charif Sid-Ahmed Ben Abderrahmane**, émirs et guerriers, ont aujourd’hui à Medjana la réputation de bandits ».
Il dit également sur Zemmoura, près de Bordj Bouariridj :
« Les habitants sont turbulents et passent leur temps à se battre et à s’entretuer… sans raison, par pur fanatisme, orgueil barbare et susceptibilité démoniaque. Le caïd n’a sur eux aucun pouvoir, pas plus que l’agha du bordj, et il ne parvient à les châtier qu’en employant la ruse. Quand il veut appliquer une peine, il les guette au marché ou sur la route ou bien il va les surprendre quand ils sont occupés à labourer leur champs »
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*La région d’Azazga
**Les Mokrani des Ait Abbes, Sid-Ahmed Ben Abderrahmane n’est autre que le fameux Ahmed Amokrane, pourtant fils d’El Abbes et non de son frère Abderrahmane.
Cheikh Al Hocine Ben Mohamed Al Warthilani. Nuzhat al andar fi faḍl al εilm at tarikh wa al akhbar. Alger: Fontana, 1908.